Quinze demoiselles âgées de 18 à 30 ans défileront sur le podium demain à l'occasion de la grande première en l'honneur de la beauté naturelle.
Le critère majeur de sélection de la miss Ethnic Cosmethic, a confié l'initiateur de ce concours de beauté, Didier Etilefanela, « est basé sur le diagnostic cutané des candidates ». « Aura plus de chance de remporter la couronne, la candidate dont la peau sera la plus naturelle, qu'elle soit sombre ou claire », a-t-il indiqué. Dès lors la rencontre est censée faire honneur aux demoiselles à la peau naturelle n'ayant pas cédé à la tentation de l'éclaircir à force de produits cosmétiques dans le but de devenir plus attrayantes.
Ethnic Cosmethic tient le phénomène de la dépigmentation volontaire, une pratique prisée et de plus en plus fréquente dans le milieu congolais, comme un réel problème de santé publique. Aussi l'association s'est-elle donné comme objectif d'informer le public sur l'importance et l'avantage de préserver sa peau naturelle. La beauté, estime-t-elle, ne saurait être réductible au seul fait d'avoir un teint éclatant. Car, a-t-elle ajouté, être belle n'est pas synonyme d'avoir la peau claire au risque de s'exposer à des problèmes cutanés irréversibles dont le cancer de la peau reste le signe le plus perceptible. Didier Etilefanela assure qu' « avoir une peau saine, c'est un choix que toute femme devrait faire ». C'est à cet effet qu' Ethnic Cosmethic tient à démontrer, en mettant sur le podium des femmes la peau naturelle. Elles n'en sont pas moins belles ; bien au contraire, être belle en ayant « une peau saine, c'est possible ».
L'élection Miss Ethnic Cosmethic annoncée samedi à La Fleur de sel est la deuxième activité d'importance de Didier Etilefanela et son association à Kinshasa. Elle fait suite au défilé Cosmethic tenu le 30 mai 2009 à l'hôtel Memling. Cette manifestation avait clos la soirée organisée autour d'une conférence-débat sur « Les produits éclaircissants ». À cette occasion, Ethnic Cosmethic avait sensibilisé l'assistance sur ce phénomène de société qui touche près de 50% de la population kinoise. Tout comme l'élection miss de samedi, ce premier rendez-vous s'inscrivait dans son action de prévention contre les dérives liées à l'usage de certains cosmétiques à effets éclaircissants. En effet, un constat général établit que la décoloration volontaire de la peau ou la dépigmentation volontaire a à ce jour dépassé le cadre esthétique. Devenu un sérieux problème de santé publique, elle concerne une marge importante de la population et, de surcroît, de plus en plus jeune. En effet, à Kinshasa, l'usage des cosmétiques à vertu éclaircissante n'émeut plus personne. Elle est monnaie courante à partir de l'adolescence. Le phénomène est d'autant plus inquiétant s'il faut considérer la dépendance qu'elle crée auprès des utilisateurs plus enclins à persévérer dans la pratique qu'à y renoncer malgré l'altération progressive du tissu cutané qui s'ensuit.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire